Keuruu est un écovillage situé dans le centre de la Finlande. Après avoir été une ferme traditionnelle puis un centre de réhabilitation, cet énorme espace de 53 hectares héberge depuis 1997 une éco-communauté de 30 personnes de 1 à 75 ans.
C’est la beauté de constater la collaboration entre toutes les générations qui m’a le plus touché dans cet écovillage. Dans les villes, la solitude et la dépression touchent plus de la moitié des habitants. Bien souvent, les jeunes et les plus vieux ne se mélangent pas. A Keuruu, les jeunes prennent plaisir à passer du temps avec leurs ainés, apprenant de leurs histoires et les aidant en échange – Marc, 27 ans, visiteur à Keuruu
Keuruu a beaucoup évolué depuis sa construction au 18e siècle. Si la plupart des infrastructures sont encore intactes, il reste encore quelques bâtiments à rénover. L’éco-construction est ainsi l’un des focus de la communauté.
Ecologie, arts et sauna
En parallèle, de nombreuses activités sont menées : maintien du sauna traditionnel près du lac, un jardin biologique suit désormais les principes de la permaculture, une maison pour la culture et les arts présente des expositions, une banque de graines sauvegarde les espèces naturelles menacées par l’industrie, recyclage des déchets, épuration de l’eau mais aussi sport, cinéma ou production de kombucha.
Des règles simples pour vivre ensemble
De ses nombreuses phases, Keuruu a conservé quatre règles pour la vie en communauté, approuvées par tous, selon les principes du consensus.
La violence est interdite sous toutes ses formes, physique mais aussi verbale. Les membres sont invités à utiliser les techniques de la communication non violente, la NVC. Les drogues et l’alcool sont interdits, en mémoire aux alcooliques venus à Keuruu pour se sevrer le siècle précédent.
La politique et la religion y sont considérées comme des sujets privés à ne pas exposer en public. Les habitants y font valoir leur droit à n’être touchés que s’ils le souhaitent, mettant ainsi le consentement au coeur de leurs échanges.
Du concensus à la sociocratie
La communauté grandissant, elle réfléchit actuellement à faire basculer leurs méthodes de prises de décisions, du concensus à la sociocratie. Si le consensus est une méthode démocratique juste, prenant en compte l’avis de tous pour chaque décision, elle peut ne pas être adaptée pour de trop grands groupes. C’est pourquoi Keuruu envisage de passer à la sociocratie.
La sociocratie fait gagner du temps. Et en donnant le pouvoir de décision directement à ceux qui mettent en place les actions, cela prouve qu’on fait confiance aux spécialisations de chacun. On est ainsi directement responsabilisés – Fanny, 28 ans, résidente de Keuruu
Pour le futur, Keuruu souhaite s’agrandir et accueillir plus de 100 résidents. En plus des appartement privés pouvant y être loués, des terrains sont disponibles pour y construire des tiny house.
Keuruu en images
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