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À la découverte de Zegg, un écovillage centré sur les interactions humaines en Allemagne

Imaginez une communauté de 120 à 400 personnes selon les saisons, vivant dans un petit village perdu dans les forêts allemandes. 30 maisons et immeubles entourés de champs et d’arbres remplis d’oiseaux. Ecoutez, vous y êtes. Bienvenue à Zegg, un centre expérimental de conception culturelle.

Ici, plus d’une centaine de résidents font vivre leurs concepts à seulement 80 kilomètres de Berlin de façon écologique. Tout a commencé il y a plus de 40 ans, lorsqu’un groupe de jeunes désirant un mode de vie alternatif s’est regroupé dans la forêt noire puis est venu s’installer dans une ancienne base militaire où il pourrait évoluer dans un cadre plus tranquille, hors de la société capitaliste du toujours plus, de l’individualisme et de la consommation. Dans l’optique de faire valoir la coopération plutôt que la compétition, être plutôt qu’avoir, combler les besoins naturels de l’humain simplement et surtout durablement.

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Une vie heureuse, sociocrate, multi-générationelle 

Aujourd’hui, ce sont des familles entières qui vivent ici. La majorité de la communauté est allemande mais 10 autres nationalités sont présentes. Tout le monde parle anglais ce qui facilite les échanges. Depuis 30 ans, en plus de vivre dans ce cadre écologique de paix et d’amour, leur objectif consiste à organiser des cours de développement personnel, des festivals et des séminaires dans le village mais aussi à l’extérieur pour faire connaitre des modes de vie alternatifs, leur conception de l’humain ainsi que des processus pour vivre ensemble et heureux, sans frustration ou amertume.

Et ça marche : chaque année, Zegg compte plus de 20 000 réservations pour ses séminaires. Les habitants ont de quelques mois à 88 ans. La moyenne d’âge est de 45 ans. Ici, toutes les formes de spiritualité sont les bienvenues mais la plupart des résidents ne sont pas religieux : « Dieu est en chacun de nous ». C’est l’intelligence collective qui prend les décisions, sans pouvoir centralisé, dans une logique d’auto-organisation basée sur la confiance, le respect et la liberté de chacun. Il n’y a pas de règlement particulier.

Au service du succès d’objectifs communs, différents cercles se réunissent, sous la forme de la sociocratie, pour décider des directions de la communauté : la vision générale, l’agriculture, la cuisine, l’entretien, les constructions, les relations sociales… Ces dernières sont basées sur la transparence afin de créer la confiance et le respect entre les individus. Zegg est à l’origine du “Forum”, une méthode d’échange sur les sentiments qui est aujourd’hui utilisée dans de nombreux écovillages.

La communauté travaille également sur la communication non violente (CNV) qui est «  le langage et les interactions qui renforcent notre aptitude à donner avec bienveillance et à inspirer aux autres le désir d’en faire autant ». Il s’agit d’une « communication consciente dont les caractéristiques principales sont l’empathie, l’authenticité et la responsabilité ». Elle peut être non verbale comme par les gestes, les attitudes envers l’autre, les émotions…

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Bassin d’épuration des eaux usées avant leur infiltration dans les nappes souterraines pour respecter le cycle de l’eau naturel

Un impact presque neutre sur l’environnement

Comme tous les écovillages, Zegg tend à un impact zéro émission de CO2 sur l’environnement. Tous les aliments sont biologiques, 50% sont produits localement. Un peu à l’image des AMAP (Association pour le maintien d’une agriculture paysanne), la production est redistribuée. Ici, ce fonctionnement s’appelle CSA (Community Supported Agriculture).

Des panneaux solaires et une chaudière à bois déchiqueté offrent l’énergie qui est 100% renouvelable. 80% est produite localement. Les 20% restants proviennent du réseau allemand GreenPeace Energy qui offre de l’énergie verte «  propre » et durable.

Les déchets sont tous triés, comme presque partout en Allemagne, un des pays les plus performants au monde dans le recyclage. Deux poubelles différentes pour le verre blanc et le verre brun, une petite pour le plastique et deux différentes aussi pour le compost avec d’un côté les aliments crus, de l’autre les aliments cuits. Ici, le cycle de l’eau est pensé pour être recyclé au maximum également. L’eau des douches et des toilettes est épurée puis envoyée dans une mare de plantes nettoyantes qui purifient l’eau à nouveau avant de la renvoyer dans les eaux souterraines .

Un modèle économique indépendant et efficace

Zegg est aujourd’hui propriétaire de ses terres. Plus de 3 millions d’euros ont été investis jusqu’à aujourd’hui pour construire le site. Une société à responsabilité limitée (GmbH en allemand) a été créée pour monétiser les séminaires organisés en interne et en externe. N’ayant pas de monnaie locale, les euros gagnés sont redistribués dans la communauté pour les rénovations, l’alimentation et aussi le salaire versé aux résidents. De part leur statut, ils ne paient pas d’autres taxes. En échange de leur travail de 20 heures en moyenne dans les différents groupes pour la communauté, les résidents sont rémunérés pour payer leur loyer et leurs dépenses diverses personnelles.

Pour le futur, la communauté est confiante. Elle est désormais parfaitement intégrée à sa région. Les visiteurs sont de plus en plus nombreux. De nouveaux bâtiments seront construits prochainement pour accueillir les invités. Souvent exigeants, la communauté s’adapte à eux pour leur offrir le confort désiré : des chambres simples ou doubles accompagnent les chambres communautaires où on dort à 15. Les repas sont végétariens avec des options végétaliennes ou encore sans gluten.

Quand on demande à Janus, jeune résident, s’il est heureux, il répond « bien plus ici que dans la société conventionnelle où la quête du bonheur se perd au profit de problématiques inutiles imposées par la société elle-même». 

Zegg en images

Pour plus d’informations, visitez leur site.

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